Hommage à Mohammed Hamidullah

source : https://www.islamveihsan.com/muhammed-hamidullah-kimdir.html

Hommage à Mohammed Hamidullah par Daniel Youssof Leclercq

 

Je devais depuis longtemps cet hommage au Professeur Hamidullah avec lequel j’ai entretenu des relations épistolaires intenses à la fin des années 70 lorsque je résidais en province, à Calais (62), et que j’ai ensuite fréquenté assidûment à Paris pendant une dizaine d’années à partir des années 80, puis plus épisodiquement lorsque ses facultés ont décliné (avec tout le respect que je lui dois), jusqu’à son émigration aux U.S.A. en 1996.

A l’inverse des « solliciteurs itinérants » qu’il déprisait tout en les ménageant, il m’a adopté et façonné sans prendre de gants, sachant que j’en étais demandeur et qu’il pouvait se le permettre. On a évidemment le droit ne pas être un inconditionnel de celui qu’on appelait familièrement « LE Professeur », et même de contester certaines de ses réflexions et de ses prises de position (moi y compris très très humblement), mais personne ne sera autorisé à mettre en doute sa curiosité et son effervescence intellectuelles, son engagement religieux et sa philanthropie, sa rigueur et son désintéressement, et l’identité parfaite entre ses idées et ses actions.


En guise de pied-de-nez aux révisionnistes qui ont sublimé jusqu’à mon existence dans le sillage du Professeur : Pour preuve de sa confiance, il sollicitait malicieusement mes « fatwas » pour consommer les aliments qui lui semblait douteux; c’est lui qui m’avait initialement alerté sur la présence de présure animale (d’origine haram) dans les fromages puis incité à vérifier la composition et la conformité des produits alimentaires courants par rapport aux normes islamiques. Plus intimement, il m’a non seulement grandement honoré en passant quinze jours de convalescence chez moi à Bobigny en 1983 et en consentant à partir des années 90 à ce que mon épouse fasse un peu de ménage chez lui une fois par semaine (gracieusement évidemment). Je n’en suis pas peu fier, car personne ne peut en dire autant en dehors de sa propre famille. Mais restons-en là.

Comme je l’ai dit par ailleurs, « Perpétuer son œuvre est le seul hommage auquel il aurait consenti, lui qui exécrait la flatterie, les honneurs et la vanité ». Cerise sur le gâteau donc, le Docteur Hamidullah m’a confié à fin de duplication son répertoire personnel (manuscrit dont j’ai mis la copie à disposition ici), lequel recense une liste impressionnante de livres et d’articles jusque dans les langues les plus insolites, et sa propre collection de travaux imprimés. Il y a trente ans Internet n’existait pas et pour lire ou diffuser des ouvrages ou des extraits littéraires il fallait les acheter ou les photocopier. Je me suis limité de collationner les documents en arabe, anglais et français (les autres langues m’étant inconnues), et de les archiver en me promettant d’en faire profiter autrui quand l’occasion s’en présenterait. Vingt cinq ans (un quart de siècle) ont passé, à ma grande honte, avant que je ne me décide à oeuvrer.


InchaALLAH, le présent blog publie les écrits du Professeur Hamidullah, et exclusivement les siens, contrairement au Collectif (dit) Hamidullah) dont le tort majeur est de s’obstiner à mélanger « les torchons et les serviettes », en clair la médiocrité avec l’excellence. Les divers articles en ma possession sont listés chronologiquement sur ce site avec un lien de téléchargement vers leurs fichiers « pdf ». Etant donné la pauvreté intellectuelle de la Communauté, doublée d’une paresse inégalable, je ne me fais aucune illusion quant à la fréquentation de ce site que les plus culottés ont fait mine d’appeler de leurs vœux. Peu importe, ma part du boulot est accomplie. Et c’est là où je rejoins le Professeur dans ses conclusions sur les « beaux-parleurs » incapables de tenir leurs engagements. Que DIEU lui fasse miséricorde !


La qualité des supports (bruts de fonderie) laissant parfois à désirer, ceux qui n’en seront pas satisfaits prendront leur courage à deux mains et passeront leurs loisirs à retaper les textes défectueux pour les publier proprement, au lieu de se cantonner à critiquer. Je doute qu’il y ait beaucoup d’amateurs. Sur ce blog vous trouverez aussi des conférences publiques données par le Professeur, que j’ai personnellement enregistrées, en audio car il abhorrait la photo et la vidéo, ce que feignent d’ignorer ceux qui persistent à l’illustrer contre son gré. Et, plus personnel mais ô combien instructif, j’ai aussi mis en ligne mes échanges épistolaires privés avec celui que je considère comme mon « père spirituel ».


Ceux qui se targuent d’avoir été proches du Cheikh Hamidullah ne l’ont en fait fréquenté que très épisodiquement, le plus souvent par intérêt égoïste, et n’étaient bien souvent à ses yeux et selon sa propre formulation que des « idiots » ou des « paresseux » (qui s’ignorent). Leurs boniments prouvent qu’ils ne le connaissaient absolument pas, contrairement à ceux qui ont eu le privilège de travailler avec lui quotidiennement comme je le fis pendant des années sans en faire état à l’excès. Ces parasites ignorent jusqu’à ce jour que sous ses dehors débonnaires, l’Honorable Professeur dissimulait un caractère bien trempé, une volonté implacable et une détermination inflexible. Quant à ceux qui ont « recherché » sur l’homme et ses travaux , ils ne sont pas sortis des sentiers battus et n’ont rien exhumé de bien original.Sur ce blog qui lui est exclusivement consacré on découvrira que le Professeur Hamidullah, par diplomatie, par politesse ou à cause de son statut de réfugié politique, pouvait user de pseudonymes pour exprimer ses convictions les plus dérangeantes.


L’Historien et Écrivain Muhammad Hamidullah fuyait les récompenses et la gloire comme la peste et n’aspirait qu’à voir ses travaux publiés. Il fit de grandes concessions à cette seule fin, en supportant jusqu’à la tyrannie et les travers de ceux de ceux qui lui en offraient l’opportunité. Il m’a officiellement autorisé par écrit à diffuser ses travaux et quoique avec retard, des années après sa disparition, je lui rends cet hommage posthume. Assez partageur par nature, j’autorise évidemment que tout ce qui est mis en ligne sur ce blog soit reproduit à l’infini sur d’autres sites ou supports, même par les plus malintentionnés. Peu m’importe le vecteur, tant que l’objectif est atteint !

Quand bien même d’aucuns feront croire qu’ils sont précurseurs ou exclusifs en la matière, peu importe, l‘essentiel est que le maximum de monde profite de ce savoir. DIEU reconnaît les siens et récompensera tout un chacun selon ses intentions et ses mérites, nul doute là-dessus. Ma diffusion à moi est gratuite, désintéressée et respectueuse des termes du pouvoir que mon Maître m’a légué. Si des « vautours improductifs » s’avisent de faire prévaloir juridiquement des droits immérités, leurs poursuites se révéleront sans issue ici-bas, et dans l’au-delà ils seront honteusement désavoués, à ma plus grande délectation. « A vaincre sans péril on triomphe sans gloire », disait le tragédien Corneille.
Et Louange à DIEU, Seigneur des mondes.


Daniel-Youssof Leclercq

Pour aller plus loin et écouter des conférences du professeur Hamidullah, vous pouvez vous rendre sur les deux sites suivants :

https://mdhamidullah.wordpress.com/

http://www.collectifhamidullah.com/

 

Source: article repris du site https://mdhamidullah.wordpress.com/

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